Samsung envisagerait d’utiliser des écrans OLED BOE pour ses Galaxy S afin de réduire les coûts. Un partenariat inédit après un litige avec Samsung Display.
© A. Krivonosov
Samsung pourrait préparer un geste inattendu: recourir aux écrans OLED du chinois BOE pour ses smartphones phares Galaxy S. Selon des sources, le groupe étudie l'achat de panneaux signés BOE, sans décision définitive pour l’instant, une option qui aurait semblé improbable il y a peu.
D’après un rapport, Samsung Display et BOE ont récemment entamé des discussions rendues possibles par le règlement d’un litige de brevets qui durait depuis des années. BOE avait auparavant été reconnu en infraction aux brevets de Samsung, mais l’accord a ouvert la voie à des échanges sur une coopération possible pour la première fois — une perspective qui, à l’époque, paraissait hors de portée. Le passif n’est pas anodin et souligne la portée de ce rapprochement envisagé.
La logique derrière ce possible virage est limpide: réduire les coûts. Les Galaxy haut de gamme ont traditionnellement adopté des écrans maison de Samsung, largement considérés parmi les meilleurs du marché. Mais la hausse des coûts de fabrication — alimentée en partie par un renchérissement de la mémoire dans le sillage de l’essor des infrastructures d’IA — pousse l’entreprise à traquer les économies, quitte à privilégier l’efficacité budgétaire sur le prestige technologique.
Apple s’appuie déjà sur les dalles OLED de BOE pour l’iPhone, attiré par des tarifs plus agressifs que ceux de Samsung Display et LG Display. Ces dernières années, la firme de Cupertino a progressivement accru la part de BOE dans sa chaîne d’approvisionnement afin de réduire sa dépendance vis-à-vis des fournisseurs coréens. Pour Samsung, un choix similaire pourrait heurter l’image, mais il apparaîtrait cohérent dans un tableau financier serré — une comparaison presque inévitable.
Si le rapprochement se concrétise, le signal envoyé au reste du marché des smartphones serait sans équivoque. Samsung s’appuie déjà davantage sur ses puces Exynos pour contenir la facture et, côté écrans, semble prêt à troquer une intégration verticale totale contre des prix plus affûtés. Reste une vraie inconnue: la capacité d’un éventuel partenariat avec BOE à durer dans le temps.